Ensemble de cloches dorées
Période : règne de Qianlong (1736-1796), dynastie des Qing (1616-1912)
Dimensions : hauteur cadre : 350 cm, largeur : 340 cm ; hauteur de la cloche : 23,8 cm, diamètre : 16,1 cm
Ces cloches dorées sont coulées avec quarante pour cent d’or et ont une surface plaquée or (dujin), une composition qui rend ces cloches en or véritable. (Les anciens appelaient le bronze « or » et « or de bon augure » tout en appelant l’or véritable, « or jaune » ou « or véritable ». Traditionnellement, les cloches en bronze sont également appelées « cloches dorées »). Avec une anse à double dragon, chaque cloche est moulée dans une forme elliptique arrondie avec l’inscription « Fabriqué au cours de la 55e année du règne de Qianlong » sur l’avers, son appellation unique de tonalité (lü) au revers et de superbes motifs de dragon parmi les nuages en trois dimensions. On frappe les six cercles saillants près de la bouche pour faire sonner la cloche. À la différence des ensembles de cloches de différentes tailles avec poignées (yong) ou anse en boucle (niu) de la période avant la dynastie des Qin (221-207 av. J.-C.), les cloches de cet ensemble de seize pièces provenant du Palais impérial de la dynastie des Qing (1616-1912) sont d’apparence et de taille uniformes, mais leur tonalité se distingue par leur épaisseur, c’est-à-dire que plus la cloche est fine, plus elle sonne grave. Avec quatre notes supplémentaires (écrites avec bei) et la gamme standard de douze notes (écrites sans bei), la gamme de la période des Qing est donnée dans l’ordre suivant : bei yize, bei nanlü, bei wuyi et bei yingzhong ; huangzhong, dalü, taicu, jiazhong, guxian, zhonglü, ruibin, linzhong, yize, nanlü, wuyi et yingzhong.
Pendant les représentations, les seize cloches étaient suspendues à un cadre et divisés en deux niveaux basés sur des groupes de tonalité yin et yang avec huit notes yang en haut et huit notes yin en bas, le tout séquencé de bas en haut. Le cadre utilisé pour suspendre les cloches est connu en chinois sous le nom de sunju. Les barres horizontales sont appelées sun, dont la plus haute est ornée de têtes de dragon sculptées à chaque extrémité et couronnée d’une rangée de cinq luan dorés (un oiseau mythique apparenté au phénix chinois, fenghuang). Les poteaux verticaux sont appelés ju, et sont soutenus par une paire de lions polychromes accroupis au sommet de socles décoratifs (appelés fuzuo). Splendidement conçu avec une ornementation somptueuse, le cadre est recouvert d’une couche de laque dorée tandis que les oiseaux et les dragons tiennent dans leur gueule des franges polychromes.
Appartenant à la catégorie des instruments métalliques (jin) des huit tonalités traditionnelles (bayin), les ensembles de cloches étaient des instruments rituels importants dans les ensembles musicaux de cour depuis la période avant la dynastie des Qin et tout au long de l’histoire dynastique de la Chine. Dans les cours impériales des dynasties des Ming (1368-1644) et des Qing, ils étaient joués exclusivement pour les offrandes rituelles dans les temples et les autels et lors des cérémonies de la cour dans le cadre d’arrangements musicaux harmonieux officiels (appelés zhonghe shaoyue), symbolisant le statut du dieu du Ciel et du dieu de la Terre ainsi que l’autorité impériale suprême.
Cet ensemble de cloches dorées a été refondu sur ordre spécial de l’empereur Qianlong (r. 1736-1796) pour les cérémonies au Palais de la pureté céleste (Qianqinggong), qui était à l’origine équipé de cloches en bronze. Au cours du 5e mois lunaire de la 55e année (1790) du règne de Qianlong, un incendie s’est propagé dans la Section du thé pur (Qingchafang) et la Section des fruits extérieurs (Waiguofang) à l’intérieur de la Porte de la gloire occidentale (Xihuamen) dans la Cité interdite a endommagé les cloches en bronze d’origine, de sorte que l’empereur a ordonné une refonte des cloches selon la conception des clochs en or du Palais de la longévité tranquille (Ningshougong). Fabriqué à un coût exorbitant, cet ensemble de cloches dorées a été coulé avec une composition de quarante pour cent d’or, à plus de 10 000 taëls, tandis que la surface a été plaquée or (dujin) cinq fois et dorée avec des dizaines de taëls de feuilles d’or pur.